Les provinces maritimes: une région du Canada à découvrir...

Voyage de Gurvan et Corinne du 21 août au 5 septembre


21 août

Départ de Paris sous un beau soleil. Vol Paris-CDG / Montréal sur un A330 de Air Canada. Vol calme et sans histoire (nourriture et films sans intérêt). Beau survol de la Manche et de Londres (vue du Dôme du Millénaire, de l'aéroport d'Heathrow), puis de la côte canadienne, sans doute du côté du Labrador ou de Terre Neuve. Cela apparaît comme un bouclier de roches découpées de fjords, lacs et rivières. Presque pas de routes ou d'habitations. Assez grandiose. Nous atterissons à Montréal après un survol du (très) grand fleuve St Laurent.
Correspondance vers Halifax. L'Airbus A320 est quasi vide et l'aterrissage se fait dans le brouillard, ne nous laissant pas la possibilité de voir les lieux.

Nous prenons la voiture de location qui nous accompagnera pour ces 15 jours de vacances:
c'est ça:

une Pontiac GrandAm blanche, avec béquet arrière et bas de caisse (gros cul et poignées d'amour). Bon ça roule, c'est souple et il y a un régulateur de vitesse. En prime il y a aussi des tas de trucs automatiques qui vont nous énerver pendant quinze jours (ex: fermer la porte avant de mettre la clé de contact sinon biip biiip biip). Par contre il n'y a pas d'ouverture centralisée extérieure.

pontiac    

Petit bout de conduite pour atteindre l'hôtel Delta Halifax, où nous allons rester 2 nuits.
Pour se remettre du décalage horaire et des heures d'avion, on se détend dans la piscine de l'hôtel.
La première prise de contact avec la ville se fait par un bon petit resto, le Sweet Basil , pour un repas de pâtes et de fruits de mer.
A notre grande surprise les plats principaux s'appellent des "Entrées" en anglais dans le texte!
Delta Halifax

.

22 août

Reveil matinal grâce au décallage horaire. Il pleut...
Nous partons marcher dans Halifax avec l'idée de suivre le chemin piéton proposé par l'office de tourisme et de voir le Bluenose II , réplique du célèbre bateau de la pièce de 0,10 CAD.
Mais d'abord petit déjeuner. Difficile: un café, une patisserie, ça cale mais ce n'est pas très satisfaisant. Entre temps la pluie a cessée.
Nous repassons sur Barrington Street, sur Grand Parade où se trouve la plus vieille église protestante du Canada. Nous longeons des  grandes maisons et immeubles de brique rouge, et nous arrivons sur Water Street et les quais, où effectivement se trouve le Bluenose II. Il vient d'arriver à Halifax, et attend la levée de la pluie et du brouillard pour naviguer.  
10 cents

Cela vaut le coup de faire la queue pour les billets... La matinée se passe ainsi et nous avalons rapidement un Clams & Chips et Haddock Burger aux Historic Properties avant de monter à bord. Le vent est faible mais le soleil se fait de plus en plus généreux. Les voiles sont hissées dans le port d'Halifax et nous partons doucement et majestueusement. Le vent reste faible ce qui limite la navigation à la voile, mais ce genre de temps est propice à l'observation des baleines ce qui compense largement la pétole: est-ce des baleines à bec ou des grands dauphins à flancs blancs ou de petits globicéphales? Difficile à dire.
De retour à quai, nous finissons notre tour d'Halifax par l'autre attrait de la ville: la Citadelle, batie par les anglais pour contrecarrer la présence française de Louisbourg. C'est conservé à la manière américaine avec restauration et reconstitution et personnages en costumes d'époque. Très causant finalement.
Une brève pause sous la tour de l'horloge, symbole de la ville d'Halifax et nous rentrons vers l'hotel, fatigués, en faisant un détour par une librairie capharnaüm de Barrington Street.
La soirée est plus calme: petit repas en terrasse du Peddler's pub à admirer les façades de Granville Street. A noter une maison à façade en fonte!

23 août

Départ d'Halifax, direction Baddeck.
Le temps est encore gris mais il semble que ce soit la règle par ici: gris le matin se dégageant sur le coup de midi.
Comme nous sommes en période de grande marée, nous prévoyons une pose sur la côte Est de la baie de Fundy, et délaissont la côte Est de la nouvelle Ecosse et ses plages et zoos.
Le premier arrêt est Truro où il y a un mascaret. La ville n'a pas vraiment de charme et le mascaret est trop tardif. De plus on ne voit pas la mer. Nous allons donc sur la côte vers Maitland. Et là, surprise il y a aussi un "mascaret" sur la rivière Shubenacadie 2 heures plus tôt. Nous décidons d'attendre au bord de l'embouchure de la rivière dans une ferme de plantes aromatiques où nous pouvons déguster d'étranges glaces lavande et basilic. La rivière se présente comme un petit ruisseau au fond d'un lit plutôt sableux bordé de falaises rougeâtres tendances vaseuses.
Des "rafteurs" attendent aussi la vague qui arrive enfin, avec le soleil. Plus que sa hauteur, c'est surtout l'importance du flux qui impressionne. En quelques minutes le flux de la rivière s'inverse, en moins d'une heure le lit de la rivière est rempli de flots impétueux dont la force ne fait qu'augmenter au fur et à mesure que la marée monte. Nous observons ce phénomène de l'embouchure ainsi que d'un pont un peu en amont. Nous avons également la chance d'admirer le vol d'un couple de Bald Eagle, les célèbres aigles à tête blanche d'amérique du nord.
bald eagle  
Mais la route est encore longue, et nous repartons lentement sur l'autoroute sous un soleil de plus en plus généreux. Nous faisons une pose à Antigonish, jolie bourgade ou les vielles demeures de briques cotoient les maisons plus modernes en bois ou simili-bois. Le temps d'un Ice-Tea et d'un Ice-Cappuccino, nous prévenons l'hotel de Baddeck de notre arrivée tardive et poursuivons la route vers le nord. Nous sommes bientôt en vue de l'île du Cap Breton que nous rejoignons via un pont-jetée qui coupe le détroit de Canso. Un peu dommage à notre goût. La fin du trajet se fait sous une lumière magnifique et le soleil couchant le long du Bras d'Or Lake qui semble mériter bien son nom.
L'hotel de Baddeck est un motel de moyenne classe, mais avec vue sur le lac.

24 août

Nuit agitée dans le motel, et le matin le temps semble assez incertain. La proximité du lac nous incite à essayer le canoë. On tourne un peu pour trouver le loueur, on obtient finalement notre canoë gratis dans le complexe touristique où nous sommes.
La pratique du canoë est facile mais pas évidente: le rameur avant est le moteur, le rameur arrière le guide. Donc le plus faible doit se mettre à l'arrière. Nous apprenons tout cela en rejoignant la petite île Kindston, du nom d'un des premiers pionniers, où se trouve la plage de Baddeck. Quel plaisir d'accoster une plage en canoë, de remorquer l'embarcation sur le sable et d'aller faire trempette! Mais  le vent se lève et nous rentrons tranquillement à l'Inverary resort.
Il pleut même maintenant. L'après midi sera donc moins sportive: déjeuner en terrasse couverte et visite du musée Graham Bell , situé dans la résidence d'été de l'inventeur. Bell apparaît comme un touche à tout inventeur, du langage phonétique au téléphone mais aussi les machines volantes et les cerf-volants géants et même l'hydroptère!
En fin de soirée le soleil revient et nous allons trainer au bord du Bras d'Or qui est bien une mer intérieure salée puisque l'on y trouve des étoiles de mer. Puis nous décidons d'aller au Lobsters Supper: une sorte d'institution dans les provinces Atlantiques où on vient manger un petit homard accompagné de chaudrée, de moules, de desserts et de sodas, le tout à un prix compétitif. Seul le vin Canadien est de trop!

25 août

Départ de Baddeck pour le parc national de Cape Breton et Chéticamp, via Cabot Trail . Cette route longe la mer autour de la peninsule Nord de Cape Breton . Le temps est beau et clair, les vues sont vite grandioses, que ce soient des fonds de baies ou des promontoirs comme Cap Smokey. Petit Déjeuner à l'entrée du parc à Ingonish. On ne repartira plus le matin sans déjeuner car la conduite à jeun ça ne facilite pas la digestion du homard et du vin canadien!
A Cape Breton, il faut voir les animaux. Nous partons donc en chasse du Caribou / Orignal / Elan / Moose. Que de noms pour le même animal. Comme d'habitude on le voit là où on ne l'attend pas: sur les sentiers les plus fréquentés et sur la route! La taille de l'animal et de ses bois est impressionnante. Les autres intérêts du parc résident dans les paysages impressionnants montagnes, forêts, pas d'habitations), les points de vue (Pleasant Bay), les forêts d'érables certainement plus belles à l'automne. Nous découvrons également une spécificité liée au climat chaud l'été et très froid l'hiver: la difficile séparation entre eau et terre qui donne des tourbières ou poussent les plantes carnivores et des marais salés en bordure de mer.
Nous arrivons finalement assez tôt à Chéticamp, ilôt acadien francophone en nouvelle Ecosse. L'hotel est un chouette chalet, l'accent de la personne à l'accueil est impossible et le temps est magnifique. Nous décidons d'aller observer les oiseaux au soleil couchant (cote Ouest) avec un pique nique. Nous ne verrons pas d'espèces inconnus mais des mouettes et des canards entrainés par la mer dans le couchant du soleil.
Excellente nuit au chalet.

26 août

Difficile de s'arracher de Chéticamp. Nous restons la matinée à profiter des chalets en faisant du cerf-volant et de Cheticamp. Une grande plage ventée protège chéticamp et dans ce port naturel on peut y voir un phoque et de nombreux oiseaux dont les hérons bleus ou grand héron. Avant de partir nous profitons une dernière fois de cette enclave acadienne en déjeunant en français dans le Harbour Restaurant.
La route doit nous mener dans la province de l' Ile du Prince Edouard (I-P-E) . La route est longue surtout quand on profite de la lenteur de la conduite pour admirer les vues de Cap Breton. Le traversier est atteint de justesse au prix d'un peu de stress et de quelques excès de vitesse.
La traversée dure 1h15 durant laquelle on peut admirer la mer bleue et les côtes rouges de l'I-P-E qui approchent.
La fatigue aidant après cette journée de route, on aura quelques difficultés à trouver l'hôtel.
Nous faisons une petite promenade nocturne de la capitale Charlottetown et nous nous restaurons en musique (jazz) de fruits de mer et huîtres fraiches. Reposant.
En allant nous coucher, la vision des grosses araignées peuplant la ville et l'extérieur de l'hôtel est moins rassurante mais "c'est la nature".

27 août

Levé sous un temps incertain. Nous profitons du petit-déjeuner gratuit de l'hôtel, une rareté en Amérique du Nord. Puis nous nous dirigeons vers le parc naturel de l'I-P-E, dans le but de voir le parc, ses dunes et ses animaux. Nous nous arrêtons auprès du premier tracé en planches de bois (surélevé ou flottant) permettant d'interpréter l'environnement naturel derrière le cordon de dune: des lacs, des marais remplis d'insectes divers (gyrins, boatmen...) de quelques oiseaux, et de pleins d'écureuils. Ces derniers ramassent et amassent les fruits de l'épinette pour les stocker dans leur nid en prévision de l'hiver. Les plages quant à elles sont somme toute assez banales: de jolies plage derrière de jolies dunes rougeâtres. Le tout surveillé par 4 maîtres nageuses sauveteuses, ce qui est rigolo à cette heure matinale où la plage est remplie d'une dizaine de personnes, toutes sur le sable!
Nous reprenons la voiture pour aller à St Peters Bay, où le chemin de randonnée de la Confédération (ancienne voie de chemin de fer) longe la côte. Le vélo est le moyen le plus simple d'aborder ce bout du chemin long de 11km. Le soleil se fait généreux, le temps plus lourd, et nous passons plus de 3 heures à nous promener le long de la côte. A voir: le sable rouge, les petits ponts de bois et les flotteurs de l'exploitation de la baie (parcs ou casiers?).
Comme la tendance orageuse se confirme et que les insectes se font plus énervants, nous rentrons sur Charlottetown. Nous profitons de la soirée pour nous promener dans la ville le long du port (Ch'twn est la capitale provinciale et l'endoit où la Confédération canadienne a été signée, ce qui lui confère un charme rare pour une aussi petite ville).
Nous terminons en douceur dans un restaurant réputé de Charlottetown, tout calme et accueillant: le Off Broadway Café.

28 août

Bye bye I-P-E: nous nous approchons doucement du pont de la confédération après une dernière halte sur une plage bordée de falaises rouges: Argyle Shore Provincial Park.
Ce pont long de 13 km relie l'I-P-E au Nouveau-Brunswick, seule province bilingue du Canada. Cela se voit immédiatement dans les panneaux routiers. Nous sommes également dans l'isthme de Chignecto, et la tentation est grande de retourner du côté de la baie des grandes maréees, la baie de Fundy. Un point de pose tout indiqué semble être le fort de Beauséjour . Ce lieu nous donne l'occasion de faire une agréable halte sous le chaud soleil canadien et d'aborder la douloureuse histoire acadienne. Toujours utile avant de se rendre à Bouctouche, en nouvelle Acadie!
La vision de la baie nous incite à trainer encore un peu de ce côté et nous nous engageons dans une péninsule (vers Rockport), à la recherche de points de vue. Certes il n'y a pas grand monde, de belles baies à marées basse, mais la route en terre et caillasse finit par nous faire rebrousser chemin.
Avant d'atteindre notre point de chute, nous passons par Shediac, capitale mondiale du homard et ville francophone. Finalement nous voilà à Bouctouche, petit village acadien, dont l'hôtel du Vieux Presbytère ("le service dans ma langue") nous change des motels et chaînes impersonnelles. Cette maison est un musée en soi, dont les propriétaires sont de la famille d'Antonine Maillet, seul auteur acadien à avoir obtenu le prix Goncourt.
La soirée ce passe dans l'unique artère commerçante de Bouctouche, a essayer les plats acadiens qui rappellent un peu la cuisine française, sauf peut-être la poutine râpée!

29 août

Matinée grisâtre. Que faire? La dune de Bouctouche ou le pays de la Sagouine? Nous optons pour la nature et la dune de Bouctouche, mise en valeur par l'autre célébrité locale, K.C Irving (pétrole, bois). 2 km de chemins de bois surélevés nous emmènent sur la dune de 12km de long, où toute sortes d'animaux sont présents. Nous y voyons des hérons, des bécasseaux, des pluviers, des moineaux, un aigle brun, des mouettes et autres sternes. Ainsi que des "joggeurs-marcheurs" nord américains, qui s'intéressent plus à leur sport qu'au paysage. Avec le centre d'interprétation (sons d'oiseaux, aquarium), cet éco-centre est extrèmement agréable et nous y passons la matinée.
La fin de la journée se divise en balade autour de la rivière Bouctouche et baignade. La balade nous aura permis de mieux connaître le mode de vie de l'écurueil, très présent dans les arbres alentours: ses cris, son nid etc.
Pour se baigner, un seul endroit vraiment sympa: la dune à nouveau. 12km de plage pour soi tout seul, ça fait réver!
En soirée nous dînons (soupons selon la terminologie locale) au restaurant de l'hôtel, le Tire-bouchon, qui doit être de bonne facture puisque même Jacques Chirac s'y est arrété! Bon repas et vrai expresso.

30 août

Longue étape aujourd'hui: nous rallions la côte nord du Nouveau Brunswick (Bouctouche) au sud: St Andrews.
Nous émaillons cette journée de différentes poses.
Pose rigolote à Magnetic Hill , un chouette effet d'optique qui fait que les voitures remontent une "pente" moteur au neutre.
Pose plus nature à Fundy National Park . Encore une occasion de voir quelques espèces en libertés telles que cette couleuvre qui mange une grenouille sous nos yeux. Par contre pas d'orignal à l'horizon. La forêt alterne avec des grandes tourbières crées par l'accumulation d'eau. A certains endroit, la tourbière est tellement gorgée d'eau qu'elle crée des flaks, véritables sables mouvants, et qu'elle déverse sont eau en contrebas, noyant des hectares de forêts et créant des lacs. Le Fundy NP longe la baie et quelques belles plages sont décourvertes par la marée basse. Des faucons pélerins habitent les falaises.
Le reste de la journée se passe sur la route jusqu'à St Andrews. Nous logeons pour 2 nuits au fameux hôtel Algonquin. Comme il fait déjà nuit, nous dînons à l'hôtel. Bon repas de flétan et de moules de l'I-P-E et service en français.

31 août

Nous sommes à St Andrews pour aller voir les baleines et nous allons passer 2 jours à attendre le bon moment.
Aujourd'hui, le temps est plutôt beau mais très venté. Nous nous promenons donc dans la petite ville, profitant des quelques monuments historiques lors de sa création par les loyalistes, tels le blochouse, et de ses commerces nombreux.
L'hôtel lui-même étant une attraction, nous avions déjà pris le petit déjeuner dans sa célèbre "salle à manger" véranda, et l'après midi se passe à la piscine et en terrasse.
Pour dîner, nous nous faisons un autre souper de homard, au lighthouse restaurant. Le repas est bon ainsi que la vue qui nous montre l'importance des marées même à St Andrews qui se trouve pourtant au fond de la baie de Passamaquoddy.
En soirée nous faisons une tentative pour apercevoir quelques caribous, mais cette région du Canada proche de la frontière sud est décidément trop peuplée et trop agricole. Par contre un raton laveur manque de se faire écraser par la voiture.


1er septembre

Décidément le temps n'est pas propice à la chasse à la baleine: nous subissons une alternance de pluie et de brouillards tenaces.
En attendant une hypothétique amélioration, nous visitons le centre d'interprétation du saumon atlantique. Amusant. De plus les petites balades nous donnent de beaux points de vue sur le lac et la baie embrumés.
Finalement vers 13h le temps semble s'améliorer et un des "Whales watching" décide de partir. Nous aussi!
Cette croisière dure 3h: presque 1h est nécessaire pour rejoindre le spot où les baleines se nourissent. Ensuite nous pouvons admirer quelques rorquals communs, et même un saut (full bridge). Impressionnant! Le chemin du retour se fait plus doucement, dans une météo plus clémente et ensoleillée qui nous laisse apercevoir des aigles à tête blanche, des phoques, et les fermes piscicoles.
Satisfaits, nous rallions St John avant la tombée de la nuit. Les fameuses chutes reversibles sont dans le bon sens (la marée descend et la rivière aussi), mais la puissance du flot et les tourbillons que cela génère valent quand même le coup de dîner au restaurant des chutes reversibles. La soirée se termine par un tour de voiture dans St John Centre.

2 septembre

Le reveil est très matinal car il ne faut pas rater le traversier vers Digby qui part à 9h.
Il fait grand soleil et nous faisons un petit détour vers les chutes réversibles avant d'aller voir une autre curiosité de la colonisation anglaise: les tours Martello, inspirées des défenses corses, dont un exemplaire se trouve près du port de St John.
La traversée se fait sans histoire sous le ciel bleu. Le bateau est lent et confortable, parfait pour se reposer ou déguster un scallop burger, et quelques dauphins nous accompagnent dans le détroit de Digby.
Retour en Nouvelle Ecosse donc.
Digby est célèbre pour son port de pétoncliers et nous flanons sur la promenade en planches avant de repartir.
Tout d'abord une halte culturelle à Port Royal, quasiment la première implantation française en Amérique du Nord en 1605. La reconstitution de l'Abitation se visite avec guides en costume d'époque. La vallée de l'Annapolis est aussi soumise aux marées et une petite usine marémotrice en montre la force. La route se poursuit vers le parc national de Kejikmujik, dont la principale attraction est le lac du même nom. Le coin idéal pour refaire du canoë. L'après midi se passe à ramer, se baigner er repérer d'hypothétiques castors. En effet à la tombée de la nuit, nous espérons voir quelques animaux. Nous pensons avoir vu les castors (le problème: comment le discerner d'un mammifère nageur d'un ragondin par exemple ?), et en reprenant la voiture, nous croisons dans la pénombre un porc-épic. A notre grande surprise ça grimpe aux arbres cet animal!
Le dernier bout de conduite nous amène par une route particulièrement défoncée à l'hotel de Bridgewater.

3 septembre

Dernière étape: la route du phare (nous verrons en fait un seul phare de toute la journée!) entre Bridgewater et Halifax. Agréable conduite au bord de l'eau. Nous nous arrêtons successivement à:
Oven Natural Park. Là c'est payant et cher. Mais la curiosité naturelle vaut le coup: la mer a creusée de profondes grottes dans la falaise et sous le soleil la transparence de l'eau nous laisse voir un véritable aquarium naturel.
Lunenburg, vieille ville aux maisons de bois colorées, aux rues pentues comme à San Francisco, classée par l'Unesco. C'est là que se trouve le Bluenose II normalement.
Mahone Bay, puis d'autres petites villes cotières.
Nous terminons par l'unique phare que nous verrons de la journée: celui de Peggy's Cove, pitoresque village d'une côte formée d'énormes blocs granitiques, qui doivent vraiment être très glissants si on en croit les panneaux de mise en garde... Bah, ce n'est pas pire qu'une côte bretonne, mais il est vrai que ce genre de blocs granitiques sont assez rares en Nouvelle Ecosse, et donc les gens ne sont sans doute pas habitués...
Arrivée sans encombres au même hôtel qu'au départ. La soirée se passe à Pleasant Point, parc boisée de la ville au bout de sa presqu'île. Cela nous donnera l'occasion d'admirer les belles maisons des quartiers chics.
Enfin, nous pique-niqons une dernière fois sur le quai de bois où est amarré le Bluenose II: il doit repartir demain pour Lunenburg, donc c'est la dernière occasion de le voir. Je prends un sandwich B-L-T et Gurvan essaie le burger saignant. Eh bien ce n'est pas possible, cuire un steak saignant est contre la loi et la régulation qui régit l'activité des fast-foods. Pourtant ils n'ont ni la vache folle ni la fièvre aphteuse par là-bas!

4 septembre

Dernier jour. Afin d'en profiter nous passons la matinée très ensoleillée à la plage de Crystal Crescent Provincial Park, près de Sambro. L'eau est fraîche et claire, le sable blanc et le vent nous donne l'occasion de refaire du cerf volant.
La suite est moins drôle: bouclage des bagages (comment avions nous fait à l'aller ?), enregistrement à l'aéroport et l'interminable retour commence.
Nous nous faisons une grosse frayeur sur le vol Halifax-Toronto, fortement chahuté par des turbulences. Le vol transatlantique est sans histoire.